Il
n’existe pas d’outils standards pour mettre en place le
management visuel. En effet chaque entreprise est unique
par son métier, son organisation, la disposition des
unités de travail, ses modalités de gestion, la
personnalité de ses dirigeants, sa culture. C’est donc à
l’entreprise d’imaginer et d’inventer les dispositifs
qui seront le support du management visuel qu’elle veut
mettre en place.
Pour
construire les dispositifs permettant le management
visuel il
faut
répondre à 4 questions :
1.
Le management visuel sert à qui ?
2.
Le management visuel sert à quoi ?
3.
Comment se sert-on du management visuel ?
Ces
trois questions sont un préalable nécessaire pour
répondre à la quatrième question :
4.
De quelles informations a-t-on besoin pour diriger
l’usine, l’atelier, le point de vente, le hall
d’accueil, etc. ?
Est-ce
l’avance-retard sur un rythme nominal de travail, la
longueur des files d’attente, les postes de travail à
l’arrêt, le taux de pièces non conformes, la température
de certaines machines, le niveau d’occupation des zones
de stockage, le respect des consignes de travail et des
standards, etc. ?
La
liste est infinie, il n’y a pas de réponse type.
Taiichi
Ohno évoque à plusieurs reprises la nécessité d’avoir un
environnement de travail propre et ordonné. Ainsi tout
désordre visible est révélateur d’une anomalie.
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Voici
des exemples pris dans le cas d’une unité d’assemblage
de voitures qui montrent qu’il n’y a pas de limite à la
créativité :
•
Les personnels d’atelier portent des
casquettes de couleurs différentes en fonction de leurs
rôles : opérateurs, régleurs, chefs de groupe,
techniciens de maintenance, etc. Si en un endroit de
l’atelier le chef d’atelier voit une concentration de
casquettes d’agents de maintenance alors que la machine
n’est pas affichée en arrêt normal pour maintenance,
c’est qu’il y a un problème grave de production.
•
Lorsqu’un
opérateur déclenche l’andon
sur la ligne de montage un signal lumineux, dans un
tableau placé en hauteur pour être bien visible de
partout, se déclenche accompagné d’une mélodie musicale
douce et non stressante, parce qu’il ne s’agit pas d’une
alarme mais simplement d’informer le chef d’atelier
qu’une anomalie s’est produite
Le
schéma est un moyen d’expression au même titre que le
langage parlé ou écrit. En voici deux exemples :
•
Le personnel est entrainé à la
construction du synoptique des processus de travail qui
le concerne, que ce soit pour un processus de production
(poste de travail ou atelier) ou un processus de gestion
(par exemple la planification). La réalisation du schéma
n’est pas un acte technico-administratif dirigé par des
fonctionnels mais un acte de management dispensé par le
responsable dans son rôle de tuteur. Cela nécessite un
réel savoir-faire qui s’acquiert dans le temps par la
pratique et l’aide de spécialistes agissant en soutien.
•
En conception, l’usage du dessin à main levée est
largement pratiqué pour faciliter les échanges et la
compréhension mutuelle.
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